Renaud et Collin.
Renaud et Collin.

En 2014, j'ai vécu une expérience qui a marqué ma vie à jamais et qui a ouvert ma conscience sur la qualité de l'environnement dans lequel nous évoluons. Que faire quand la santé de notre enfant se voit menacée? Les questionnements arrivent alors de toutes parts : pourquoi, quelles sont les causes, qui est l’ennemi à abattre? Cet ennemi invisible et à la fois omniprésent dans nos vies, c’est la pollution, surtout celle reliée à notre mode de vie et aux facteurs externes qui nous entourent, dont plusieurs avec lesquels nous nous trouvons en contact quotidiennement!

Je vais vous raconter d’abord l’événement déclencheur, ensuite les conclusions que j’en ai tirées, et finalement les changements que cela a apportés à ma vie. En fait, toute ma vie a changé depuis cette nuit, heureusement pour le mieux.   

Fin novembre 2014, je suis réveillé par ma conjointe, l’état d’alerte est lancé : une fièvre violente frappe notre nouveau-né, Collin, âgé d’à peine sept semaines. La température au thermomètre indique plus de 40 degrés. L’infirmière d’Urgence-santé nous ordonne de partir pour l’urgence sans attendre. Elle nous dit que dans les trois premiers mois de leur vie, les nouveau-nés ne font pas de fièvre pour un virus banal. Ça semble donc grave à première vue.

Les pleurs de Collin nous révèlent que la situation s’avère effectivement grave. Un mélange de panique et de peur m’habite. Mais encore, ce n’est que le début. Notre réflexe aurait été de nous diriger vers l’hôpital où avait eu lieu l’accouchement, mais l’Hôpital de Montréal pour enfants a été un choix intuitif que nous ne regretterons aucunement.

À l’arrivée, à l’urgence, nous pensions attendre des heures, pour ensuite voir le médecin et recevoir une ordonnance du médicament miracle qui allait nous faire retrouver notre petit nid douillet. Mais non, quand c’est grave, c’est rapide à l’urgence. C’est sécurisant d’être pris en charge, mais épeurant à la fois quand on comprend l’état de la situation.

Des heures angoissantes

Plusieurs tests et prises de sang douloureuses pour notre poupon ne nous en apprennent pas davantage sur la cause de cette crise soudaine que notre fils combat chaque instant. Ce genre de moment, surtout à l’hôpital où deux mondes cohabitent, laisse une trace indélébile sur notre chemin de vie. Devant l’absence de réponse ou de diagnostic, nous devons tester plus de possibilités. Certains symptômes indiquent au médecin que la source du mal se trouve au niveau du cou et de la tête. Pour valider cette hypothèse, une seule possibilité demeure après plusieurs discussions : la ponction lombaire. Des mots qui glacent le sang.

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas cette intervention, la ponction lombaire (rachicentèse) est un examen médical consistant à recueillir du liquide céphalorachidien (LCR) dans la cavité subarachnoïdienne de l’encéphale par une ponction dans le dos, entre deux vertèbres. Rien de très gai, mais il s’agit de la seule solution pour éliminer certaines possibilités. Après quelques heures d’attente, le diagnostic tombe : Collin a une méningite, infection qui provoque une inflammation du LCR et des méninges, ces fines membranes qui entourent le cerveau et la moëlle épinière. Dans la plupart des cas, cette maladie se manifeste en corrélation avec une déficience du système immunitaire, tels les déficits immunitaires congénitaux.

Deux possibilités s’offrent à nous pour la suite. L’infection est-elle causée par une bactérie ou par un virus? Les analyses sont envoyées au laboratoire pour déterminer la cause de cette fameuse méningite. Les résultats sont attendus en 48 heures. Quoi, 48 heures? Une éternité étant donné la situation. Pour être clair, avec une cause bactérienne, la situation s’avère beaucoup plus grave que si la méningite est d’origine virale, il faut agir sans attendre en injectant des antibiotiques en quantité colossale, une « dose de cheval », comme on dit. Devant l’inconnu de la cause, nous devons appliquer la multitude des traitements possibles, par principe de précaution. Les séquelles d’une méningite bactérienne sont très graves chez les enfants, contrairement à la méningite virale : elle peut entraîner des lésions au cerveau, une perte de l’ouïe ou un trouble d’apprentissage.

Soulagement et questionnement

Après deux jours d’attente et d’angoisse, les résultats arrivent enfin, c’est de cause virale. OUFFFF! quel soulagement! Nous voilà sauvés, mais de quoi au juste, de la cause ou de la conséquence du problème?

Nous allons pouvoir cesser les traitements antibiotiques, mais une pensée m’obsède : quels seront pour mon enfant les effets de cette « précaution médicale », obligatoire et parfaitement logique, compte tenu des risques? On ne peut pas prendre de risque devant l’inconnu, il faut prendre toutes les mesures pour éviter le pire. Mais quelles seront les conséquences pour Collin dans le futur? En fait, ce qui m’obsède encore plus, c’est de connaître la cause réelle de cette méningite?

Pourquoi ce virus a-t-il migré vers les méninges, alors que chez les nouveau-nés, la barrière hémato-encéphalique (entre le sang et le cerveau) est imperméable aux microbes et polluants, contrairement par exemple à l’alcool, qui la traverse. Beaucoup de questions, mais aucune réponse de la part du médecin. La seule information que je réussis à lui soutirer après avoir posé de multiples questions, c’est que nous ne voyons jamais ou très rarement ce phénomène en si bas âge.

Devant ce brouillard, je cherche les causes possibles de la migration d’un virus vers le cerveau, pour éventuellement examiner les facteurs environnants auxquels nous sommes exposés dans notre vie de tous les jours. Ce n’est que deux ans plus tard que j’ai réellement fait les liens, afin d’apporter un sens à toute cette histoire. La relation de cause à effet est tout à fait évidente pour moi aujourd’hui, mais il y a quatre ans il m’était impossible d’envisager que mes habitudes de vie pouvaient avoir un impact aussi important sur la santé de ma famille, donc directement sur notre qualité de vie. Quand tu passes une semaine à l’hôpital à attendre que ton enfant reprenne du mieux, branché à pleins de solutés et à un moniteur, c’est une épreuve qui porte à prendre conscience de certaines réalités. Je suis devenu tellement empathique et admiratif pour les parents qui passent leur vie entre la maison et l’hôpital...

Quelles furent les conséquences de ces antibiotiques préventifs et les causes de cette infection qui au final s’est avérée sans risque majeur immédiat?

Premièrement, les conséquences ne sont pas toutes visibles immédiatement ni même dans les semaines suivantes. Mais quelques mois plus tard nous avons commencé à comprendre l’impact des antibiotiques. Collin a percé ses premières dents très jeune. C’est un moment toujours très significatif dans la vie d’un enfant. Après quelques jours, nous avons remarqué des taches légèrement brunes sur ses belles dents du devant, très bizarre, comme des caries. Après avoir consulté un dentiste, nous avons eu confirmation que l’usage d’antibiotiques avait une influence sur la formation de l’émail dentaire lors de la croissance des dents au cours des premières semaines de vie. Bref, dès que les dents se sont formées dans la gencive, avant même qu’elles commencent à pousser.

Avec le recul, nous ne pouvons nous en vouloir, ni aux médecins, il fallait faire ce qui était logique et intelligent pour protéger notre bébé des risques potentiels imminents.

Immunité compromise

Ensuite, parlons des causes possibles de la méningite? En lisant et en écoutant des conférences sur le sujet des champs électromagnétiques (CEM) qui nous bombardent constamment dans notre vie de tous les jours, un détail m’a fait réagir. Au début, j’ai plus ou moins compris, mais après quelques reprises les liens m’apparaissaient plus évidents. L’une des conséquences de la surexposition aux CEM est l’affaiblissement du système immunitaire (bioinitiative.org/table-of-contents). De plus, elle peut endommager la barrière hémato-encéphalique qui en temps normal empêche la migration de microbes et de polluants du sang vers le cerveau.

Ici j’offre un grand merci à l'éditeur de La Maison du 21e siècle, André Fauteux, pour son apport à notre transition de société. Il m’a appris que depuis 1975, une douzaine d’équipes de chercheurs à travers le monde ont observé que l’exposition chronique aux micro-ondes émises par les téléphones et autres appareils sans fil peut rendre la barrière hémato-encéphalique perméable, posant ainsi des risques de maladies immunitaires et neurologiques. « Le plus alarmant, dit-il, c’est que chez les rats, les fuites à travers cette barrière débutaient après seulement deux minutes d’exposition et qu’elles étaient les plus élevées quand la dose était réduite de mille fois, selon les travaux du neurochirurgien suédois Lief Salford » (cellphonetaskforce.org/the-work-of-leif-salford).

 Aujourd'hui, Collin a quatre ans et est en bonne santé. Il est l'heureux et bienveillant grand frère de la petite Anaëlle, née en novembre 2018.
Aujourd'hui, Collin a quatre ans et est en bonne santé. Il est l'heureux et bienveillant grand frère de la petite Anaëlle, née en novembre 2018.

Nous avions déjà commencé à prendre conscience que certains appareils électriques pouvaient nuire à notre système immunitaire à court terme et à notre santé à long terme. Au départ, la présence d’une ligne électrique de moyenne tension au coin de notre rue ne nous avait pas apparu comme étant inquiétante. Mais ensuite nous avons pris conscience de la dose cumulative que nous recevions de micro-ondes pulsées par notre routeur Wi-Fi et de celui du voisin, le compteur « intelligent » installé par Hydro-Québec sur notre entrée électrique et celle du voisin située à trois pieds de notre salle à manger, les antennes cellulaires présentes sur le toit de l’école derrière la maison et les CEM de hautes et basses fréquences émis par nos appareils ménagers (robot culinaire, four micro-ondes, téléphone sans fil, etc.). Un vrai cocktail qui pourrait nous exploser au visage à n’importe quel moment, à travers divers malaises ou maladies.

Une nouvelle vie

Devant toute cette prise de conscience des sources de polluants qui nous entouraient, nous avons considéré la possibilité de quitter la ville afin d’élever nos enfants dans un environnement plus sain, exempt d’une multitude de sources de nuisances, comme le smog et l’électrosmog. Des changements de vie majeurs s’imposent alors à moi pour les prochaines années. Dans la foulée, j’ai décidé de quitter mon emploi pour être plus présent pour ma famille et pour moi-même. Je me suis alors dirigé vers un emploi plus polyvalent qui me permettait d’œuvrer dans ma mission de vie tout en travaillant à domicile. Ainsi nous avons pu nous établir à la campagne, près d’une forêt, et adopté un mode de vie plus simple. Cette transition s’est opérée sur une période de plus de trois ans durant laquelle nous avons modifié notre mode de vie de façon considérable et radicale :

  • Adoption d’une alimentation saine, tendant le plus possible vers des aliments crus, biologiques et faits maison, afin d’éviter les produits transformés et leurs ingrédients chimiques;
  • Élimination du Wi-Fi en le remplaçant simplement par une connexion Internet câblée;
  • Retrait immédiat du four à micro-ondes dans la cuisine;
  • Remplacement du compteur « intelligent » de notre habitation par un non-communicant.

Ma prise de conscience et ma réorientation de carrière m’ont aujourd’hui permis de m’impliquer dans la formation des personnes motivées à changer leur habitudes de vie et dans la transmission de connaissances permettant de concevoir une maison saine et alignée avec nos valeurs communes et nos besoins individuels. Sans cette épreuve de vie, je crois que j’aurais changé des choses, certes, mais jamais aussi rapidement et de façon si radicale. L’urgence de trouver une voie éclairée m’a projeté vers un univers rempli de solutions, d’alternatives et de ressources riches qui permettent de voir les choses différemment et de se responsabiliser face à ce que l’on veut vraiment incarner en ce monde.

Une fois les changements amorcés pour les bonnes raisons, il devient plus facile de les intégrer dans notre quotidien. Finalement, on se rend compte qu’on ne se prive pas de grand-chose, ni de confort. Maintenant, quand je suis à l’ordinateur tard le soir, afin d’œuvrer à bâtir un monde meilleur, je ne le fais pas au détriment de la santé de mes enfants, simplement parce que mon ordinateur est branché directement au routeur, plutôt que d’utiliser l’option du Wi-Fi. Et si jamais le besoin se présente, rien ne m’empêche de l’ouvrir pour une courte durée. De tels petits changements d’habitudes auront une grande influence sur l’impact que vous aurez sur votre santé et votre qualité de vie. En effet, les gestes simples, que nous répétons parfois des dizaines ou des centaines de fois par jour peuvent avoir des répercussions majeures.

Commencez par votre chambre

Si vous voulez être en santé longtemps, faites de bons choix au quotidien à la maison, en commençant par assainir votre chambre à coucher, l’endroit où vous passez probablement le plus de temps. Un habitat et un mode de vie sains sont les piliers d’une police d’assurance-maladie qui minimisera les risques que votre état requière des soins médicaux.

Être logique et poser des gestes sains à la maison et autour de nous, c’est ça la véritable écologie. Vivre en harmonie avec les écosystèmes qui nous entourent et dont nous faisons inévitablement partie. Ensuite, nous pouvons y contribuer de façon pérenne.

Sur ces propos, bonne vie, et je vous souhaite la santé, une chose acquise quand on l’a et si précieuse quand on la perd.