James Schumaker à Leningrad, en 1972.
James Schumaker à Leningrad, en 1972.

Dans un télégramme top secret transmis le 31 janvier 1976, l’ambassadeur américain à Moscou Walter Stoessel écrivait à son patron, le secrétaire d’État Henry Kissinger : « Nos experts médicaux considèrent que l’exposition prolongée au rayonnement micro-ondes aux niveaux mesurés dans l’ambassade des États-Unis constitue un risque potentiel pour la santé. Aucun niveau de rayonnement dans l’ambassade des États-Unis qui est significativement au-dessus du niveau mesuré typiquement dans les zones résidentielles de grandes villes industrielles n’est acceptable pour nous. »

L'ambassadeur, dont la missive est disponible sur Wikileaks, menaçait de démissionner de son poste. C'est que les Soviétiques irradiaient depuis 1953 son ambassade d'ondes radar émises d'un immeuble voisin, sans que le gouvernement américain ne s'en plaigne ni n'ébruite l'affaire qu'il avait découverte en 1963. Un ancien employé de Stoessel, James Schumaker, qui fut diagnostiqué avec une leucémie en 1985, en témoignait il y a quelques années dans son blogue personnel. Les employés de l'ambassade étant très inquiets et en colère face à cette irradiation à leur insu, le Département d'État que dirigeait Kissinger tenu une conférence de presse pour reconnaître la présence du « signal de Moscou », tout en précisant qu'il était très faible et sans danger.

Stoessel était très préoccupé car deux des ambassadeurs qui l'ont précédé à Moscou et qui y furent irradiés, Charles Bohlen et Llewellyn Thompson, étaient morts de cancer. Qui plus est, il avait lui-même des problèmes de santé tout comme plusieurs anciens et actuels employés de l'ambassade (détails ci-dessous). Peu de temps après l'envoi de sa missive à Kissinger, le quotidien Boston Globe révéla que Stoessel avait « développé une rare maladie du sang s'apparentant à la leucémie et souffrait de maux de tête et de saignements dans les yeux ». Dix ans plus tard, Stoessel mourut d'ailleurs d'une leucémie à l'âge de 66 ans. Schumaker fut plus chanceux : il s'en est tiré avec une rémission en 1999. « J'ai toujours considéré les micro-ondes de Moscou comme un principal suspect... », écrit-il en 2013... 

En 1967, les employés de l'ambassade ont subi des tests sans que leur employeur leur divulgue leur objectif. Il s'avéra que 20 des 37 employés exposés aux ondes avaient des anormalités chromosomales. Un problème suffisamment sérieux pour qu'on leur déconseille d'enfanter avant de le régler, pour éviter de donner naissance à un enfant atteint de malformations congénitales. D'ailleurs 30 enfants de diplomates américains à Moscou furent atteintes de tels problèmes, de la leucémie aux problèmes sanguins, nerveux, de comportement et autres maladies chroniques, selon le rapport Cherry de 2000 pour le Sénat australien. Et plusieurs souffraient de symptômes d'hypersensibilité électromagnétique, baptisée « syndrome des micro-ondes » par les Soviétiques. (Lire ici un rapport publié en 1969 par un chercheur de la Marine américaine résumant les études soviétiques et du bloc de l'Est sur les effets des micro-ondes sur la santé.)

Conclusion de l'éminent biophysicien néo-zélandais Neil Cherry : « Tenant compte du fait que plusieurs années se sont écoulées entre l'exposition et l'enquête sanitaire, permettant la possibilité de dilution de l'exposition, de la période de suivi relativement courte et des très petits échantillons, ces résultats sont remarquables. »

Santé Canada fait fi des effets non thermiques des ondes

À l'heure où Santé Canada affirme que les ondes des technologies sans fil comme les antennes cellulaires 4G et 5G sont très faibles et sans danger (malgré les appels de centaines de scientifiques qui craignent des effets sanitaires potentiellement graves), il convient de rappeler les détails de cette histoire ancienne et méconnue. L'irradiation de l'ambassade de Moscou illustre que « les expériences dans les arts sombres de la guerre électromagnétique », comme les appelle le neurochirurgien américain Jack Kruse dans son propre blogue, durent depuis trois-quarts de siècle. Et que les gouvernements n'hésitent pas à se servir de leurs propres employés comme cobayes. C'est d'ailleurs probablement ce qui se passe aujourd'hui avec l'humanité entière et possiblement avec les employés des ambassades américaines et canadiennes à Cuba, dont les symptômes ressemblent à ceux de l'ambassade de Moscou, affirmait en 2018 au New York Times la Dre Beatrice Golomb, professeure de médecine à l'Université de la Californie.

Certains experts ont prétendu que les symptômes des diplomates de La Havane étaient causés par des problèmes acoustiques, mais c'est impossible, selon l'expert en psychoacoustique et ancien chercheur au MIT Joseph Pompei, cité par l'Associated Press (AP). « Les lésions cérébrales et les commotions cérébrales, ce n'est pas possible, a-t-il déclaré. Quelqu'un devrait plonger sa tête dans une piscine bordée de transducteurs à ultrasons très puissants. » Tout comme ceux de Moscou, les employés de La Havane souffraient de symptômes classiques d'électrohypersensibilité, selon Dr Golomb : gonflement du cerveau, étourdissements, nausées, maux de tête sévères, problèmes d'équilibre et d'acouphènes, ou bourdonnements prolongés dans les oreilles. « L'état de nombreuses victimes s'est amélioré depuis leur départ de Cuba et certaines n'ont souffert que de symptômes mineurs ou temporaires », selon l'AP.

Ce qu'il faut surtout retenir, c'est que l'ambassade de Moscou recevait un mélange de fréquences de 2,5 à 4 gigahertz similaires à celles d'un routeur Wi-Fi moderne et que la densité du signal était 500 fois plus faible que la limite permise par le gouvernement américain... mais deux fois plus élevée que la limite soviétique! Les doses reçues de 9 à 19 heures par jour par les employés de l'ambassade — et leurs familles qui y habitaient— étaient similaires au rayonnement souvent mesuré aujourd'hui dans nos immeubles. Selon le télégramme de l'ambassadeur, la densité des ondes mesurées dans l'ambassade variait de 1 à 15 microwatts par centimètre carré (μW/cm²).

Obtenu par une demande d'accès à l'information, un extrait de l'étude Lillenfeld de l'Université Johns Hopkins, réalisée en 1978 pour le Département d'État mais jamais publiée, est plus précis : l'exposition moyenne était de 1,5 μW/cm² mais l'intensité augmenta en mai 1975, pour atteindre une moyenne de 10 μW/cm² et un pic maximal de 24 μW/cm². Alors que les experts médicaux de l'ambassade affirmaient que ces niveaux d'exposition étaient dangereux, l'autorité américaine en la matière, la Federal Communications Commission, considère encore aujourd'hui comme sans danger une exposition de 1 000 μW/cm² équivalant à 10 millions de microwatts par mètre carré (μW/m²), l'unité de mesure utilisée par la plupart des lecteurs de radiofréquences (RF)/micro-ondes. Les limites permises varient d'un pays à l'autre, ce qui prouve qu'elles sont d'ordre politiques plutôt que scientifiques. Le Code de sécurité 6 de Santé Canada, une ligne directrice incompréhensible pour le commun des mortels, recommande de ne pas dépasser 4,4 millions de μW/m² pendant six minutes à la fréquence 1800 mégahertz, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Or le groupe BioInitiative, qui réalise les plus vastes synthèses des études sanitaires sur les ondes, recommandait en 2012 une limite d'exposition chronique (à long terme) un million de fois inférieure, entre 3 et 6  μW/m²! Tous les pays de la planète ont beau contester les recommandations des rapports BioInitiative, de nombreuses études dont celles faites sur le signal de Moscou confirment que les faibles doses de RF sont nocives.

Les limites internationales sont basées sur les recommandations de la Commission internationale de protection contre les rayonnements non-ionisants, mieux connue sous l'acronyme anglais ICNIRP. Elles ne visent qu'à éviter l'échauffement des tissus après une exposition de six minutes. Elles font fi des  effets athermiques d'une exposition prolongée documentées dans des milliers d'études.

En février 2020, la Food and Drug Administration (FDA) contredisait les prétentions de l'ICNIRP et de Santé Canada selon lesquelles leurs lignes directrices sur l'exposition aux RF protègent tout le monde, peu importe l'âge ou l'état de santé, et qu'il n'existe aucun groupe de personnes plus sensibles aux ondes, rapporte le chercheur finlandais Dariusz Leszczynski. Celui-ci fut l'un des experts consultés en 2011 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) qui a alors classé les radiofréquences de « peut-être cancérogènes ». Il s'attend à ce que le CIRC les reclassifie comme « probablement cancérogènes » depuis la parution, en 2018, des études du US National Toxicology Program (NTP) et de l'Institut Ramazinni. Celles-ci ont clairement démontré que l'exposition chronique aux radiofréquences des cellulaires et des antennes causent chez les rats les mêmes types de tumeurs que l'on constate chez certaines personnes qui parlent au cellulaire 30 minutes par jour pendant au moins dix ans ou qui habitent à moins de 500 m d'une antenne (d'ailleurs les propriétés riveraines des antennes perdent 20 % de leur valeur).

Le concepteur des études du réputé NTP, Ron Melnick, dont l'hypothèse de départ était que les ondes étaient sans danger, précise : « Les études du NTP ont non seulement révélé que le rayonnement des téléphones portables augmentait les tumeurs dans le cœur et le cerveau, mais induisait également des lésions cardiaques (cardiomyopathie du ventricule droit chez les rats mâles et femelles) et des dommages à l'ADN dans les cellules cérébrales des rats et des souris. Les organismes de santé et de réglementation doivent avertir le public des effets sur la santé des rayonnements radiofréquences et fournir des informations claires sur la façon de réduire les expositions, en particulier pour les enfants et les femmes enceintes. »

Selon Dariusz Leszczynski, l'ICNIRP, l'organisation qui établit les seuils d'exposition que l'OMS recommande pour protéger la santé humaine, est un « club privé » ne comprenant aucun médecin ni chercheur ayant effectué des études originelles portant sur l'impact des ondes sur la santé. Le physicien Paul Héroux, professeur de toxicologie des champs électromagnétiques à la Faculté de médecine de l'Université McGill, est plus cru : « L'ICNIRP est une organisation préparée par l'industrie pour donner l'illusion d'impartialité. » Bien que l'OMS nie toujours que les symptômes d'électrohypersensibilité soient causés par l'exposition aux ondes, une chercheuse soviétique le confirmait dans le cadre d'un colloque tenu à Varsovie en 1973 et organisé par... l'OMS! 

Origines et impacts du signal de Moscou

L'histoire fut racontée par le Napa Sentinel, en 1991 : 

« L'Union soviétique avait investi beaucoup de temps et d'argent pour enquêter sur les micro-ondes. En 1952, alors que la guerre froide ne montrait aucun signe de dégel, il y a eu une réunion secrète à la Sandia Corporation au Nouveau-Mexique entre des scientifiques américains et soviétiques impliquant l'échange d'informations concernant les risques biologiques et les niveaux de sécurité de l'exposition aux champs électromagnétiques (CEM). Les Soviétiques possédaient la plus grande prépondérance de l'information, et les scientifiques américains n'étaient pas disposés à la prendre au sérieux.

Lors de réunions ultérieures, les scientifiques soviétiques ont continué de souligner la gravité des risques, tandis que les scientifiques américains minimisaient toujours leur importance. Peu de temps après la dernière réunion de Sandia, les Soviétiques ont commencé à diriger un faisceau de micro-ondes vers l'ambassade des États-Unis à Moscou, en utilisant des employés de l'ambassade comme cobayes pour des expériences sur les CEM de faibles intensités. Washington, D.C. était étrangement tranquille concernant ce bombardement de l'ambassade de Moscou.

Découvert en 1962, le signal de Moscou a été étudié par la CIA, qui a embauché en 1966 un consultant, Milton Zaret [le célèbre ophtalmologiste qui lia l'exposition au radar à la formation de cataractes], et coda son étude de projet Pandora. Selon Zaret, le signal de Moscou était composé de plusieurs fréquences et était concentré précisément sur le bureau de l'ambassadeur. L'intensité du bombardement n'a pas été rendue publique, mais lorsque le Département d'État a finalement reconnu l'existence du signal, il a annoncé qu'il était assez faible.

Il y avait un consensus parmi les chercheurs soviétiques qu'un faisceau tel que le signal de Moscou était destiné à produire une vision floue et une perte de concentration mentale.... Dans le cadre du projet Pandora de la CIA, des singes ont été amenés à l'ambassade et exposés au signal de Moscou; ils se sont révélés avoir développé des anomalies de la composition sanguine et un nombre inhabituel de chromosomes. Le personnel de l'ambassade s'est révélé avoir un taux de globules blancs de 40 % supérieur à la moyenne [ce signe d'un système immunitaire se défendant contre un agresseur n'a jamais été publié mais fut obtenu via une demande d'accès à l'information].

Pendant la collecte des données de l'opération Pandora, le personnel de l'ambassade a continué de travailler dans l'établissement et n'a été informé du bombardement que 10 ans plus tard. Les employés ont finalement obtenu une indemnité de 20 % pour les difficultés liées à leur service dans un poste malsain. Tout au long de la période des bombardements, la CIA a profité de l'occasion pour recueillir des données sur les effets psychologiques et biologiques du faisceau sur le personnel américain.

Le gouvernement américain a commencé à examiner les effets du signal de Moscou. Le travail a été confié à la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA). Cette agence développe actuellement des armes électromagnétiques. L'homme responsable du programme DARPA, le Dr Jack Verona, est si important et si secret qu'il ne répond même pas aux appels téléphoniques du président George Bush. »

 L'orthopédiste Robert O Becker guérissait des fractures avec des champs magnétiques mais connaissait aussi leurs dangers.
L'orthopédiste Robert O Becker guérissait des fractures avec des champs magnétiques mais connaissait aussi leurs dangers.

La CIA a aussi demandé au pionnier de l'électromédecine, le Dr Robert O. Becker, l'orthopédiste à l'origine du terme électropollution, si le rayonnement micro-ondes pouvait perturber le système nerveux central. Nous reproduisons ici le récit du neurochirgien Jack Kruse à ce sujet :

« Le projet Pandora a révélé que le rayonnement micro-ondes interfère avec la capacité de prise de décision, provoque un stress chronique et une faible efficacité. Des singes exposés au rayonnement micro-ondes ont montré une nette diminution des performances des tâches simples. [Leur exposition était extrêmement élevée, selon Arthur Firstenberg du site cellphonetaskforce.org :  « Le système nerveux des singes a été perturbé par un rayonnement modulé de 4 à 5  milliwatts/cm² (40-50 million μw/m²) entre 10 et 19 jours. Les mêmes 4-5 mw/cm² sans modulation n'ont pas perturbé les performances des singes pendant 30 jours. »]

Le Dr Becker a déclaré dans un documentaire télévisé de 1984 que les États-Unis ne pouvaient rien dire à ce sujet parce que les normes de sécurité américaines étaient plus élevées que les signaux micro-ondes utilisés par les Soviétiques à l'ambassade de Moscou. Si les États-Unis admettaient les effets biologiques ou les effets athermiques (non chauffants) des rayonnements, comme une numération sanguine élevée, cela remettrait en question les normes américaines plutôt arbitrairement des années 1950. Ce serait également une gêne pour les Américains qui ont choisi de garder le public dans l'ignorance des micro-ondes de l'ambassade de Moscou de 1953 à 1975. Ainsi, en 1976, les employés de l'ambassade ont découvert qu'ils étaient utilisés comme cobayes lorsque leurs patrons ont décidé d'installer des écrans blindants pour protéger le personnel, une situation condamnée dans un rapport officiel.

Par conséquent, sans admettre sa responsabilité, le Département d'État a finalement tenté d'apaiser le personnel de l'ambassade en recalculant les postes de Moscou comme présentant un risque supplémentaire pour la santé et en donnant à tous les employés une augmentation de salaire de 20 %... Un certain nombre de membres du personnel a tenté de poursuivre le gouvernement américain.  

Neil Cherry, dans son rapport mammouth de 2000 examinant 188 études sur les champs électromagnétiques (CEM) pour le gouvernement néo-zélandais, a inclus l'affaire de l'ambassade de Moscou dans son analyse des effets nocifs des CEM. Il a écrit que les employés et les personnes à charge ont été étudiés pour les effets possibles sur la santé de l'exposition au radar (Cherry conteste le terme "micro-ondes" pour décrire le CEM détecté), par une équipe de l'Université John Hopkins sous la direction d'un épidémiologiste très respecté, le professeur Abraham Lilienfeld.

Le Dr Lilienfeld a noté que le groupe était assez petit et que le temps de suivi était trop court pour trouver généralement des effets significatifs sur la santé tels que le cancer. Il a donc recommandé de poursuivre la surveillance de l'état de santé. Cela n'a pas été fait. L'incidence des maladies et des décès a été comparée aux taux moyens américains pour des groupes d'âge similaires pour l'ambassade de Moscou et les autres ambassades d'Europe orientale. Cherry écrit qu'il y avait une grande pression pour le groupe de ne pas relever les effets néfastes sur la santé. Le Dr Herbert Pollack, l'officier des contrats du département d'État américain, a modifié les conclusions du rapport Goldsmith (1995a, 1997). Malgré les petits nombres, les données de Lilienfeld montrent une augmentation significative de :

, rapport du Dr Neil Cherry pour l'enquête du Sénat australien sur le rayonnement électromagnétique, 8 septembre 2000.
, rapport du Dr Neil Cherry pour l'enquête du Sénat australien sur le rayonnement électromagnétique, 8 septembre 2000.

Symptômes cardiaques
Symptômes neurologiques et psychologiques
Numération modifiée des cellules sanguines
Augmentation des aberrations chromosomiques, et
Cancer élevé chez les enfants et les adultes
Les maladies augmentent selon la dose reçue et les années de résidence.

Ces symptômes sont associés à une exposition chronique à des micro-ondes pulsées de très faible intensité dans une plage <0,04 à 0,2 μW/cm² [400 à 2 000 μW/m²]. Cherry commenta : '' D'après notre connaissance des effets de l'activité géomagnétique et des études sur les champs magnétiques d'extrêmement basses fréquences, l'on pouvait s'attendre à des effets cardiaques et neurologiques et, avec une diminution de la mélatonine, à de nombreuses autres maladies. Deux des résultats les plus significatifs ont été l'augmentation de la maladie selon une dose-réponse basée sur les années de service à Moscou, incluant les symptômes cardiaques (système vasculaire). "

Ce qui l'amena à conclure : '' Dans un sens aussi, le fait que le responsable du dossier du Département d'État, le Dr Herbert Pollack, ait modifié les conclusions, atteste de l'importance de cette étude, dont les résultats seraient embarrassants pour le gouvernement américain, à la fois en termes d'indemnisation et en termes de validité de la norme d'exposition américaine. ''

Le documentaire de 1984 de la BBC Opening Pandora's Box a expliqué comment les normes de sécurité pour le rayonnement électromagnétique ont été fixées plus haut dans les années 1950 pour permettre aux militaires une utilisation illimitée de la technologie électromagnétique. À l'époque, des rapports scientifiques américains suggéraient que les CEM causaient des tumeurs cérébrales, des maladies cardiaques, de la leucémie, des cataractes et plus encore, mais ceux-ci ont été ignorés. L'armée était une source majeure de financement et les rapports n'ont donc pas été suivis. Microwave News, une lettre sur les rayonnements non ionisants, a rapporté que des radaristes, des contrôleurs aériens et des policiers avaient déposé des plaintes. Ces affaires portaient sur la validité de la norme de sécurité...

Dans le cadre du projet Pandora, le gouvernement américain a mené l’opération Big Boy sur des navires de la Marine pour détecter les effets sur la santé de leur équipement radar. Lorsque les effets ont été trouvés, le gouvernement a mis fin au projet.

Le Dr Becker a déclaré qu'il y avait une croissance énorme des industries des communications et de l'énergie et un manque total d'information ou même de prise en compte des risques pour la santé liés aux CEM. L'industrie n'a tenu compte des bioeffets des CEM qu'au milieu des années 70. Il y avait un "manque total de considération" des effets biologiques des rayonnements électromagnétiques et le dogme répété était qu'il n'y avait "aucun effet biologique possible". Ensuite, il y avait des inquiétudes concernant les plaintes et les résultats de l'étude subséquente liant les CEM des écrans cathodiques aux fausses couches et aux malformations congénitales, ainsi que le lien entre l'exposition aux lignes électriques et la leucémie chez les adultes et les enfants vivant à proximité. Des études ont aussi rapporté une incidence élevée de suicide chez les personnes vivant à proximité des lignes électriques. D'autres études ont indiqué que les électriciens étaient à risque de leucémie. Pendant ce temps, la norme américaine était pratiquement inchangée depuis les années 1950. En comparaison, la norme soviétique était à l'origine 1 000 fois inférieure à la position américaine. Le ciblage de l'ambassade de Moscou a mis en évidence le fait que de très petites doses de CEM peuvent avoir des effets néfastes à long terme, qui sont encore officiellement niés aujourd'hui. »

C'est ce qu'il faudrait rappeler à nos élus et aux autorités en santé publique qui prétendent que le Wi-Fi, les compteurs intelligents et les antennes sont sans danger.

Pour en savoir davantage :

Résumé des études soviétiques sur les effets des ondes réalisée entre les années 1960 et 1996 : Health Implications of Long-term Exposure to Electrosmog, par Karl Hecht.

John Goldsmith on scientific misconduct and the Lilienfeld study