Pour des poules complètement connectées avec la Terre et la Nature.
Pour des poules complètement connectées avec la Terre et la Nature.
Martin Boisvert est urbaniste et permaculteur

 

Le bien-être animal est à la base de ma philosophie, de mes enseignements.

C'est d'ailleurs l'une de mes principales motivations à partager mes expériences et mes connaissances à travers formations, conférences et vidéos que de faire une différence positive dans le traitement offert aux poules, animaux que de plus en plus de familles décident de garder.

Le bien-être animal est aussi et justement, à mon regard, l'un des principaux objectifs poussant de plus en plus de familles à garder des poules, car ces familles savent qu'ainsi les œufs qu'elles récoltent et mangent proviennent de poules ayant profité d'un traitement digne de tout être vivant.


Des conditions de vie naturelles

Chaque espèce animale possède une nature qui lui est propre (comportements, besoins, caractéristiques, etc.). Il en est bien entendu de même pour la sous-espèce qui nous intéresse, soit Gallus gallus domesticus...  appelons-la poule domestique, plus simplement.

Il m'apparaît évident que pour voir au bien-être animal, il faut la connaître, cette nature propre. Par exemple, d'un point de vue social, les poules vivent en groupe et une hiérarchie s'établit naturellement parmi elles. Donc, si vous voulez que votre poule soit malheureuse, gardez-en une seule et vous verrez... il faut plutôt en garder minimalement trois.

Et à cause de la hiérarchie en place dans le groupe, l'introduction de nouvelles demoiselles générera des comportements de rejet, surtout par la meneuse, que l'on pourrait prénommer Germaine. Ce n'est pas insurmontable, mais il faut être conscient de ce qui se joue dans une telle situation pour mieux intervenir.

De plus, comme la poule est omnivore, donc devant ingérer autant du végétal que de la viande, elle ne devrait pas exclusivement picorer de cette moulée que plusieurs entreprises lui concoctent, mais aussi avoir accès à la plupart de vos résidus de table (avec tous les bénéfices que cette pratique génère!), aux petites bestioles que sont les insectes, vers, mouches, larves et souris (vidéo à visionner pour s'en convaincre)!

Donc la connaissance de la nature de la poule permet de voir à son bien-être. Capiche ? ;-)

La nature comme environnement

En continuité avec le point précédent, je privilégie que les poules soient en contact avec un environnement naturel.

J'entends par là de leur donner accès à l'extérieur (ce même en hiver, avec adaptations), afin qu'elles puissent être exposées aux éléments et exprimer leurs comportements tels que le grattage du sol pour trouver toute sorte de nourriture, faire leur bain de poussière pour se nettoyer, etc. L'hiver, j'en conviens, certaines activités deviennent moins évidentes, sinon impraticables.

Cela inclut aussi d'avoir le plus possible recours à des matériaux qui ne dégagent pas d'émissions polluantes comme les composés organiques volatils émis par les panneaux de bois contenant beaucoup de colle (MDF, OSB et autres), composés qui peuvent nuire à la santé respiratoire de nos amies à plumes.

Enfin, dans une perspective écologique, je fais la promotion du recours à des matières qui sont générées de manière durable et que la nature reconnaît donc qu'elle peut digérer et remettre en circulation, telles que les copeaux de bois qui sont essentiellement issus de l'industrie du sciage du bois d'œuvre. Une fois parsemé des déjections des poules, l'heureux mélange qui en résulte peut ensuite être composté pour finalement enrichir le sol de cette fertilité vivante, pour boucler un cycle de matière tel que notre maîtresse la Nature nous l'enseigne!

Le traitement offert aux animaux est un bon indicateur du niveau de conscience d'une société.


La mise en valeur des comportements naturels

Laisser s'exprimer la nature de la poule constitue pour moi une évidence, une voie à privilégier, qui saura concourir au bonheur et à la santé de ces animaux, tout en générant des services écologiques, de l'abondance et de précieux enseignements!

Si on prend pour acquis (comme je le fais) que le modèle à suivre soit celui de Dame Nature, on constate que toutes les formes de vie sont interreliées et interagissent entre elles (ces relations sont ce que l'écologie étudie). Or un écosystème est fort de la multiplicité des interconnexions qui ont cours.

Dans un tel contexte, le rôle que je vous suggère fortement de jouer, est celui d'entremetteur, afin que les poules puissent entrer en relation avec différents éléments. Par exemple, on peut laisser des poules dans un espace gazonné assez longtemps afin qu'elles usent de leur qualité désherbante et amène à terme un sol fertilisé et propre à des aménagements paysagers, jardins ou potagers.

Il existe maints autres exemples, que j'expose d'ailleurs dans mes formations, qui permettent à la nature de pleinement s'exprimer... et des telles voies sont pour moi très stimulantes et porteuses d'avenir!

Pour des poules complètement connectées avec la Terre et la Nature.


La ponte, à un rythme naturel

L'humain sélectionne et croise des gallinacés depuis longtemps, pour développer certaines caractéristiques (taille et couleurs de l'animal, taille et couleur de l'œuf, qualité de la chair, résistance au froid, etc.) qui pourront ensuite composer les standards d'une race.

Depuis plus récemment, dans une visée d'augmentation fulgurante de la production d'œufs de consommation, des individus sont croisés pour développer des poules qu'on pourrait qualifier de super pondeuses. Les poules dont il est question ici, ce sont les hybrides (il ne s'agit pas de races à proprement parler).

Les hybrides, comme les poules rousses (photo ci-dessus, que certains appellent les poules brunes, possiblement la plus populaire des poules domestiques pour les particuliers), blanches, noires et grises sont destinées au départ pour les poulaillers commerciaux où elles se retrouvent très nombreuses.

Or à mon avis, la productivité en œufs des poules hybrides est atteinte au détriment de leur santé (on retrouve l'équivalent chez la vache laitière de race Holstein).

À titre d'exemple, les génétiques développées aujourd'hui poussent les poules hybrides à pondre jusqu'à 340 œufs dans une même année (mais pendant une seule année) à partir d'un âge aussi jeune que 19 semaines, productivité générée par un corps relativement petit.

La ponte d'une telle quantité d'œufs en si peu de temps n'est pas naturelle et n'est pas soutenable pour les poules hybrides à mon sens. En fait, des manifestations qui m'apparaissent claires de cet excès s'expriment en :

  • Une espérance de vie limitée : les poules hybrides vivent rarement plus de 5 ans, alors que les poules de races peuvent aisément dépasser 10 années;
  • Des problèmes liés à la ponte plus fréquents chez les hybrides, tels que le prolapsus de l'oviducte (tissu sort du cloaque lors de la ponte d'un œuf, mais demeure sorti alors qu'il devrait rentrer), œufs coincés entre son utérus et le cloaque, etc.;
  • Des poules hybrides qui souvent deviennent partiellement déplumées dans leur première année de ponte.

Pondre un œuf pour un oiseau est une activité naturelle, mais la performance de ponte exigée des poules hybrides l'est assurément beaucoup moins.

C'est pourquoi je préfère, et de loin, les poules de races qui, en plus d'offrir des caractéristiques beaucoup plus diversifiées que les hybrides, pondent à un rythme soutenable qui n'interfère pas avec leur santé.

Le bien-être animal, ça s'exprime aussi dans le choix à effectuer entre les poules de races et les hybrides.


Vis-à-vis l'hiver, une poule, c'est comme une plante...

Si vous jardinez le moindrement, vous devriez connaître ce que sont les zones de rusticité. Elles permettent d'orienter notre choix parmi les nombreux végétaux à planter chez soi, principalement en fonction de la température hivernale minimum. C'est ainsi qu'on ne plantera généralement pas une plante qui ne saura passer à travers l'hiver.

Et bien cette évidence peut être transférée au monde des poules, car toutes les races ne sont pas égales face au froid. En effet, on en compte environ 45 qui ont une capacité naturelle à vivre sous de basses températures.

Ainsi, il m'apparait tellement logique de cibler des races parmi celles-ci, ce qui permet notamment de :

  • Limiter les dépenses énergétiques liées au chauffage;
  • Favoriser les sorties extérieures permettant de profiter de l'espace et des éléments;
  • Réduire les risques pour la santé des poules;
  • Réduire notre stress lors des grands froids;
  • Réduire l'hésitation à garder les poules en hiver;
  • Etc.

Ainsi, voilà ce que j'entends par la garde de poules toute naturelle!

Mes enseignements s'appuient sur cette philosophie... si cela vous plaît, pourquoi ne pas tenter d'en apprendre beaucoup plus en suivant ma formation en ligne ou en classe!

Publié le 7 janvier 2021 sur le blogue de Martin Boisvert : neo-terra.ca