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Voici quelques questions que j'ai posées aux experts du Conseil national de recherches du Canada (CNRC) en lien avec les événements climatiques extrêmes qui deviennent de plus en plus fréquents au 21e siècle.

Contexte
De concert avec Infrastructure Canada, le CNRC s’est efforcé d’intégrer la résilience aux changements climatiques aux normes et aux lignes directrices canadiennes, dans le cadre de l’Initiative sur les immeubles résilients aux changements climatiques et les infrastructures publiques de base. Par la même occasion, il a apporté des modifications aux codes modèles nationaux du bâtiment. Cet exercice de cinq ans, qui a coûté 42,5 millions de dollars, est récemment parvenu à sa conclusion, de sorte que plusieurs ouvrages importants sont sur le point d’être offerts au public.

  1. Quelles sont vos recommandations de travaux en construction et en rénovation au Québec pour adapter nos maisons aux changements climatiques?

Les mises à jour qui suivent ont été proposées afin que la prochaine version (2020) du Code national du bâtiment (CNB) tienne compte des adaptations aux changements climatiques, sous réserve de leur sanction définitive.

1) Remplacement des données historiques de 2010 sur le vent par celles de 2018 en vue de les actualiser

2) Nouvelles dispositions sur le poids de la neige supportée par un toit

3) Modernisation des normes auxquelles renvoie le CNB, notamment celles sur la fenestration, les systèmes d’isolation de l’extérieur avec enduit mince, les essais de résistance au feu, les pare-air et les bardeaux d’asphalte

4) Conversion de la Ligne directrice CCN S478 sur la durabilité des bâtiments en norme qui réglementera la durabilité. L’annexe du CNB continuera de faire référence à cette norme, mais devrait l’intégrer d’ici à 2025.

Les constructeurs pourront se procurer plusieurs autres documents d’orientation qui leur permettront de surpasser les recommandations actuelles du Code, de manière à prendre en compte la résilience aux changements climatiques et aux phénomènes météorologiques extrêmes.

  1. Quels types d’ancrages de protection additionnelle de toitures et de fondations pour résister aux tornades?

L’Institut de prévention des sinistres catastrophiques a rédigé des lignes directrices qui aideront les propriétaires et les constructeurs à faire face aux vents d’une violence extrême, telle une tornade. Le document qui s’adresse aux propriétaires est disponible sur le site Web de l’Institut : https://www.iclr.org/wp-content/uploads/PDFS/ICLR_Severe-wind_F_2018.pdf. Pour en savoir plus, on consultera le site du Conseil canadien des normes :https://www.scc.ca/fr/notre-organisme/autres-publications/vents-violents.   

Parmi les mesures recommandées, signalons : ancrer de façon sécuritaire le support de couverture; ajouter des contrevents ou des brides en métal anti-ouragan aux fermes du toit; choisir une couverture résistante aux vents violents; poser des volets aux fenêtres pour les protéger contre les débris soulevés par le vent; installer des portes résistantes à la pression et aux chocs; et poser des portes de garage résistantes à la pression. 

  1. Comment peut-on améliorer l'étanchéité contre les inondations?

Dans le cadre de l’Initiative sur les immeubles résilients aux changements climatiques et les infrastructures publiques de base, le CCN a mis sur pied un groupe de travail qui a rédigé des « Lignes directrices sur la protection des sous-sols contre les inondations et la réduction des risques ». On trouvera ce document sur le site Web du CCN, àhttps://www.csagroup.org/fr/store/product/Z800-18/.   

Les nouvelles lignes directrices aideront les intervenants concernés à réduire le risque que le sous-sol des immeubles résidentiels finisse inondé, aux termes de la partie 9 du Code national du bâtiment du Canada (CNBC) actuel et de sa nouvelle version. Ce sont les risques existants d’inondation et la possibilité qu’ils s’accentuent dans maintes régions du pays, consécutivement aux nouvelles conditions climatiques, qui ont motivé la formulation de ces recommandations. Parmi les mesures qui rendront les bâtiments plus résilients que décrit le document d’orientation, mentionnons un nivelage convenable et un drainage approprié du terrain, un entretien régulier, le colmatage des fissures dans les murs de fondation et le plancher en béton, une source d’alimentation de secours pour les pompes de puisard ainsi que la protection contre les refoulements d’égout.

D’autre part, le CNRC a lancé un projet qui verra l’élaboration de lignes directrices sur la conception et la rénovation des bâtiments afin de les mettre à l’épreuve des inondations. Avec le concours des spécialistes américains qui ont rédigé des recommandations semblables aux États-Unis, le CNRC a adapté les lignes directrices aux conditions canadiennes. Pour l’instant, le document n’en est encore qu’au stade de l’ébauche, mais il suffit de le demander pour en obtenir un exemplaire.

Au nombre des mesures recommandées pour les habitations existantes, mentionnons les suivantes : relocalisation; construction en hauteur (prolongement vertical des murs de fondation, piles, poteaux, colonnes, pieux); abandon ou consolidation du sous-sol et drainage intérieur; protection des services publics (élévation des connexions électriques, antirefouleurs et appareils CVCA [chauffage, ventilation, chauffage et air climatisé] au-dessus du niveau d’eau théorique, sécurisation des citernes de carburant); matériaux hydrofuges; ouvrages temporaires ou permanents de retenue (panneaux verrouillables, portes ou panneaux étanches). Le CNRC finalisera et publiera ces lignes directrices durant l’année. 

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    Comment peut-on améliorer la résistance de nos maisons aux incendies en milieu périurbain?

Toujours dans le cadre de l’Initiative sur les immeubles résilients aux changements climatiques et les infrastructures publiques de base, le CNRC a récemment publié un Guide national sur les incendies en milieu périurbain avec l’assistance d’un comité technique. Ce document décrit et évalue les risques d’exposition au feu, explique comment aménager la végétation et propose diverses mesures dans les domaines de la construction, de l’urbanisation et des ressources communautaires ainsi que des plans d’urgence et de la vulgarisation. Le guide devrait devenir la référence de base des administrations et des autorités qui aspirent à devenir plus résilientes et atténuer les conséquences des feux de végétation. Les mesures préconisées varient selon les risques et le degré d’exposition.

En voici quelques-unes : bardage ignifuge ou ininflammable; suppression des ouvertures sans protection dans le bardage ou les éléments de la paroi; solins incombustibles; pièces incombustibles traversant le toit; gouttières et descentes pluviales incombustibles et pourvues d’un grillage ou d’une protection anticorrosion et résistante au feu; ouvertures pour l’entretien et évents protégés par un grillage incombustible; portes et fenêtres incombustibles; fenêtres pourvues de moustiquaires ignifuges; tonte des graminées annuelles; enlèvement de la litière végétale et des arbres abattus; suppression des arbres morts ou mourants; remplacement des essences très inflammables par d’autres plus résistantes au feu; éloignement des piles de bois de chauffage, des matériaux de construction combustibles, des meubles, des articles décoratifs et des remises du bâtiment.