combattreIl faut désormais naviguer sur le site des Architectes de l'urgence et de la coopération ou celui du gouvernement canadien pour télécharger gratuitement plusieurs excellentes et utiles publications que la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) a retirées de son site Web. C'est le cas des feuillets de la série Votre Maison, Combattre la moisissure - guide pour les propriétaires occupants et Faut-il faire analyser la qualité de l'air de la maison pour déceler la présence de moisissures?

On peut aussi les dénicher en effectuant une recherche par mot clé sur le site des Publications du gouvernement du Canada. Mais la section Missions du site des Architectes de l'urgence et de la coopération facilite les choses en présentant plusieurs publications fort utiles, par exemple pour savoir que faire après une inondation, comment conserver les aliments à la suite d'une panne d'électricité ou d'une inondation, comment éviter les problèmes d'humidité et de gaz souterrains dans les vides sanitaires, comment prévenir les inondations au sous-sol, etc.

Après avoir cessé de financer la recherche en maisons saines, domaine où la SCHL était une référence mondiale, et après avoir interdit à ses chercheurs de parler aux journalistes et aux citoyens, le gouvernement Harper veut-il nous empêcher de savoir comment assainir nos maisons?

Pas exactement, répond Michael Afar, analyste au Centre canadien de documentation sur l'habitation, la bibliothèque de la SCHL, véritable mine d'or que j'ai découverte en 1990. « Des changements de politiques et des coupures nous empêchent de mettre à jour des publications désuètes. La SCHL ne pouvait plus être à la fine pointe là-dessus. »

Or, selon un chercheur de la SCHL qui nous a parlé sous le couvert de l'anonymat, les deux publications sur les moisissures mentionnées ci-haut sont encore très actuelles. Il ajoute : « Si la décontamination est faite comme il le faut et que les traces et résidus ont été enlevés correctement, la présence de spores de moisissures normale dans l’air ambiant ne devrait pas causer de problème – si les sources d’humidité ont été remédiées. »

Voici d'ailleurs quelques extraits clés adaptés de ces deux publications :

L’analyse des moisissures en laboratoire est déconseillée comme première étape par la SCHL. La décoloration des matériaux, des taches noires, blanches, rouges, orange, jaune bleu ou violet qui disparaissent ou se décolorent en appliquant une goutte d’eau de Javel, une odeur de moisi ou de terre, des taches d’eau, l’humidité ou les signes d’une fuite d’eau témoignent de problèmes d’humidité et de moisissures.

Le plus important est de trouver et de corriger la source d’humidité favorisant la croissance fongique. Ensuite, plutôt que de les tuer avec un quelconque fongicide, il faut retirer physiquement les moisissures en les nettoyant et en les filtrant, car même des moisissures mortes peuvent être encore allergènes.

Une petite zone moisie (pas plus de trois zones de moins de 1 mau total) peut être nettoyée par un propriétaire portant des gants, des verres de sécurité et un masque antipoussières. N’utiliser que de l’eau et du détersif non parfumé ou du bicarbonate de soude, puis rincer et assécher. Éloigner de la pièce moisie les bébés, les asthmatiques et autres personnes sensibles.

Le propriétaire peut aussi nettoyer une zone de contamination moyenne (plus de trois zones de moins de 1 m2 ou une zone ou plus totalisant 1 à 3 m2, soit l’équivalent d’une feuille de gypse 4 x 8 pi). En plus des précautions mentionnées ci-haut, il faut isoler la surface à nettoyer avec des feuilles de plastique retenues aux murs et au plafond à l’aide d’un ruban. Un ventilateur d’extraction placé à la fenêtre de la pièce contaminée empêchera la contamination des autres pièces.

Pour éviter de soulever la poussière et la moisissure, passez un aspirateur doté d’un filtre HEPA (haute efficacité pour particules de l’air) ou à évacuation extérieure.

Si la zone contaminée est supérieure à 3 m2, si la moisissure revient après le nettoyage, si votre logement ou maison est très humide ou si un membre de votre famille est malade, contactez votre bureau régional de la SCHL pour obtenir la liste des investigateurs en qualité de l’air qu’elle a formés. Un test de laboratoire ne pourra pas déterminer les causes et solutions de votre problème d’humidité et de moisissure. Que la moisissure soit toxique ou non, la solution est la même.

Une analyse en laboratoire peut être nécessaire si vous entamez ou voulez prévenir une procédure judiciaire, par exemple à la Régie du logement, si un membre de votre famille est malade et que votre médecin demande une telle analyse ou si vous jugez que cette information est nécessaire pour prendre d’importantes décisions.

Aujourd'hui, le site de la SCHL nous réfère à cette infographie